Appel à com Journées d'études communes Poitiers-Limoges-Clermont-Ferrand

Publié le par SM

JEUNESSE ET POUVOIRS de l’AntiquitÉ

 

À aujourd’hui

 

 

Journées d’étude des étudiants de master et de doctorat

 

des universités de Clermont-Ferrand, Limoges et Poitiers

 

 

Clermont-Ferrand, 19 et 20 mars 2007

 

 

 

Comité d’organisation pour l’Université Blaise Pascal

 

Jean-Claude Caron, professeur d’histoire contemporaine, directeur du Master « Cultures, Territoires, patrimoines »

 

Philippe Bourdin, professeur d’histoire moderne, responsable de la mention du master « Histoire des espaces et des cultures du Moyen Âge à nos jours »

 

Jean-Luc Fray, professeur d’histoire médiévale

 

 

 

 

thématique 

 

 

Chaque année, à tour de rôle, les universités de Clermont-Ferrand, Poitiers et Limoges accueillent une session commune de leurs étudiants de master et de doctorat, au cours de laquelle communiquent également des enseignants-chercheurs. Il s’agit de valoriser ainsi les résultats des recherches des jeunes chercheurs, de leur apprendre à les exposer et à les discuter dans une confrontation scientifique amicale avec leurs pairs et avec leurs aînés. Le sujet de ces rencontres, proposé par l’université d’accueil, renvoie le plus souvent à des thèmes fédérateurs pour les équipes de recherche. En 2007, les historiens clermontois ont décidé de privilégier le thème de « Jeunesse et pouvoirs de l’Antiquité à aujourd’hui », qui est une déclinaison d’un programme en cours de l’axe 2 de la Maison des Sciences de l’Homme. Avec les juristes et les anthropologues, le Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (CHEC) mène en effet une recherche sur les jeunes et l’engagement qui a conduit à une première journée d’étude en 2005 (Jeunesse d’hier et d’aujourd’hui. Entre violence et souci de soi) et à sa contribution au colloque de 2006 organisé par l’université de Franche-Comté, Les âmes mal nées. Jeunesse et délinquance urbaine en France et en Europe (XIXe-XXIe siècle).

 

 

Se pose d’emblée un problème de définition de ces acteurs juvéniles de l’histoire : qu’est-ce qu’un jeune et comment le nomme-t-on d’une époque à l’autre ? Que recouvrent, générationnellement mais aussi socialement ou politiquement parlant, les usages de mots comme « enfant », « adolescent », « jeune » que nous fournissent les sources historiques ? Des critères distinctifs ne sont-ils pas introduits - sexe, âge, nationalité, milieu social - permettant d’affiner le discours, mais aussi de l’instrumentaliser au service d’une idéologie ou d’une politique ? Un premier ordre de réflexion pourrait permettre poser cette question de l’inclusion d’un individu ou d’un groupe d’individus juvéniles dans une catégorie attribuée : derrière l’apparente neutralité de la pratique, peut-on repérer une intentionnalité, allant d’une volonté de dépréciation des acteurs de l’événement à son contraire, une valorisation ? Cette question initiale nécessite donc d’opérer un repérage dans le texte (archive comme littérature) et dans l’image (sous toutes ses formes) de la façon de nommer et de représenter ces jeunes acteurs de l’histoire : il nous semble que l’aspect comparatif prendra ici une dimension particulièrement intéressante, car rarement tentée. De même, on sera particulièrement intéressé à la mise en évidence non pas seulement d’un discours sur la jeunesse, mais d’un discours de la jeunesse : quand, sous quelles formes, avec quels objectifs, par le biais de quels filtres, la parole des jeunes est-elle perceptible ? Face à ces interrogations globales, susceptibles de provoquer des rapprochements par delà les périodes, la thématique se veut la plus large possible, et pas seulement au plan chronologique, afin qu’un maximum de jeunes chercheurs puissent y trouver leur place, quand bien même ils n’auraient qu’indirectement rencontré  dans leurs sources les questions de l’enfance, de l’adolescence ou de la jeunesse.

 

L’optique adoptée dans la thématique de ces journées communes consiste tout autant à considérer la jeunesse dans ses rapports au pouvoir parental que dans sa confrontation aux pouvoirs économiques, sociaux, politiques, éducatifs, judiciaires. Non pour l’envisager seulement sous l’angle de la rébellion et de la répression qui s’ensuit, mais aussi dans son attention aux normes et sa capacité à en créer - autant de signes de reconnaissance qui peuvent notamment passer par une expression culturelle propre, fondée sur le discours, l’écriture, la musique et le chant, le vêtement, etc. On aura garde, de ce point de vue, de distinguer entre les espaces considérés et les communautés étudiées : les relations au monde adulte sont à l’évidence différentes entre une communauté rurale et des villes, où les édiles doivent composer avec la force démographique de la jeunesse, acceptant (pour mieux les contrôler ?) des espaces qui lui soient propres ou des moments de défoulement collectif (offerts par les abbayes de jeunesse, les bachelleries, les charivaris, etc.). Ces différences spatiales se retrouvent aussi dans les formes d’organisation corporatistes, associatives, syndicales, politiques de la jeunesse, à propos desquelles il faudra s’interroger sur l’autonomie des adhérents par rapport aux activités partisanes de leurs aînés.

 

Retournant le miroir, il sera tout autant nécessaire d’envisager les façons dont le monde adulte se représente et donne à voir la jeunesse. Il serait intéressant, partant de ce point de vue, de mettre en évidence l’existence (dans le discours ou dans l’image) d’une « lutte des classes » (d’âge, ici, mais non sans interférence au plan social parfois : thématique de l’ascension sociale, juvénocratie contre gérontocratie). On est frappé par la distorsion extrême qui caractérise le discours sur la jeunesse, entre discours sur l’enfant prodigue et discours sur l’enfant prodige, entre héroïsation des jeunes combattants et construction de la figure du délinquant, entre figure rousseauiste de l’ « enfant sauvage » et médicalisation des « vices » enfantins. On portera également le regard sur la différence de représentation entre le jeune garçon et la jeune fille : de l’enfance à la jeunesse, la représentation sexuée des catégories infantiles et juvéniles nous renvoie immanquablement à la construction des normes éducatives et judiciaires, à la reconnaissance de topiques littéraires, artistiques et médiatiques, à l’interprétation des nombreuses enquêtes et statistiques qui prétendent à la connaissance et à la distinction des catégories d’âges. En bref, à la manière dont une société se projette dans le futur.

 

 

Proposition de communication sous forme d’un titre et d’un développement d’une dizaine de lignes

 

Date limite d’envoi : le 31 janvier 2007

 

 

 

 

Contacts

 

Philippe Bourdin

 

Professeur d’histoire moderne

Université Blaise Pascal

UFR Lettres, Langues et Sciences humaines

29, boulevard Gergovia

63 000 Clermont-Ferrand

E-mail : phbourdin@laposte.net

 

Marie-Claude Chopin

 

Université Blaise Pascal

Secrétariat du master « Cultures, Territoires, patrimoines »

UFR Lettres, Langues et Sciences humaines

29, boulevard Gergovia

63 000 Clermont-Ferrand

Tél : 04.73.34.65.36

E-mail : M-Claude.CHOPIN@univ-bpclermont.fr

 

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